Emeutes à Bruxelles : une manifestation pro-kurde dégénère
Les forces de l’ordre se sont mobilisées sur place et les canons à eau ont dû être déployés.
- Publié le 25-03-2024 à 22h44
Une manifestation pro-kurde a eu lieu lundi sur la place du Luxembourg pour dénoncer l'attitude passive de l'Union européenne à l'égard de la Turquie du "dictateur" Recep Tayyip Erdogan. Près de 200 personnes étaient présentes, selon la police. Des échauffourées impliquant plusieurs manifestants ont éclaté. La police a procédé à l'évacuation de la place. Selon nos confrères du Laatste Nieuws, des personnes auraient tenté de rentrer dans un bâtiment, sans succès. Celles-ci ont alors tenté de lutter contre les forces de l'ordre en lançant des chaises.
Cette manifestation fait suite aux émeutes de ce dimanche soir entre des membres de la communauté turque et des partisans du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) à Heusden-Zolder (province du Limbourg). Des partisans du PKK se seraient déplacés dans le quartier avec des drapeaux. Des membres de la communauté turque se seraient alors sentis provoqués et sont descendus en masse dans les rues. Ces affrontements ont fait au moins un blessé grave et cinq blessés légers.
Selon Arife Soysuren, organisatrice de la manifestation et membre du Mouvement des femmes kurdes (lié au mouvement Progressive International), ces bagarres ont eu lieu à la suite d'une attaque préméditée des Loups gris, officiellement connus sous le nom de "Foyers idéalistes", un mouvement turc ultranationaliste et d'extrême droite. L'organisatrice a dénoncé une attaque orchestrée par le président turc Erdogan, à l'égard des Kurdes limbourgeois. "Des familles qui rentraient tranquillement chez elles après la fête du printemps (Norouz ou le nouvel an du calendrier persan, NDLR) ont été attaquées par des Turcs parce qu'elles avaient des drapeaux kurdes dans leur voiture", a déclaré Mme Soysuren. "Il est presque certain que l'attaque a été planifiée. Il est impossible de mobiliser une centaine d'hommes en dix minutes."
Selon elle, Erdogan fait de la persécution et de l’intimidation des Kurdes à l’étranger un sport national.